jeudi 24 septembre 2015

Pourquoi la recherche généalogique ?

Se tourner vers le passé… quelle drôle d’idée par Jeanine Trotereau (Retrouver ses racines)
« Aller à rebours du temps, cela peut paraître étrange à une époque où le temps semble se dérouler si vite que l’homme ne se sent plus porté sur son aile mais bousculé par sa fuite. En fait c’est une réaction logique d’hommes et de femmes qui, ne pouvant se situer dans un présent fugace, se retournent pour, à défaut de savoir où ils vont, du moins comprendre d’où ils viennent : le passé a ceci de rassurant qu’il ne bouge plus. Par ailleurs, le mode de vie contemporain, surtout la vie urbaine, prête à l’anonymat, à la solitude, au repliement sur soi. Or, tout à coup, la recherche généalogique fait surgir autour de vous une grouillante famille, sans cesse augmentée de nouveaux individus qui ont chacun une histoire à vous raconter, votre histoire, celle qui a forgé votre corps avec ses qualités et ses défauts, qui a jeté les bases de votre comportement d’aujourd’hui, de vos réactions de demain. Vous n’êtes plus seul, vous dialoguez avec vos ancêtres. Vous n’êtes plus pauvre, vous êtes à la tête d’un fabuleux patrimoine qu’il vous faut gérer, ordonner, faire fructifier. Quel meilleur palliatif du stress et de l’ennui, quel plus beau théâtre d’aventures peut-on imaginer ? Et qui plus est, ce faisant, vous bêchez votre jardin, vous êtes chez vous, en toute propriété, les documents l’attestent. »

mercredi 23 septembre 2015

L’histoire d’une famille

Introduction à l’histoire familiale par Léon Jouniaux (Généalogie. Pratique, méthode, recherche)
« Ecrire l’histoire de sa famille, c’est dresser le constat de son évolution dans un passé plus ou moins lointain (…). L’histoire d’une famille n’est certainement pas liée à sa seule tradition orale. Elle n’est pas, non plus, restreinte à la simple collection de documents. Écrire l’histoire de sa famille, c’est présenter un ensemble cohérent qui manque à un individu pour bien appréhender son devenir. »

« Qu’est-ce que l’histoire d’une famille ? Sorti des greniers poussiéreux, exhumé des services d’archives mystérieux, c’est un long discours silencieux.
Véritable découverte du quotidien des hommes, mais aussi de l’environnement et de la société dans lesquels ils ont existé, elle restitue les caractères et l’œuvre de plusieurs générations. Ce patrimoine biologique et culturel, témoigne des échecs et des réussites qui sont enfouis au plus profond de notre conscience du moi présent et qui sont transmis de génération en génération, comme un condensé du vécu dans un courant continu : la succession généalogique.
Vice ou vertu, exigeante, compliquée, surprenante, la généalogie explique le suivi de l’existence d’une famille par sa reconstitution a posteriori. Activité intellectuelle qui s’élance sur les traces de l’histoire et de la génétique des populations, c’est une promenade dans un autrefois englouti pour déceler nos racines et, ainsi, mieux connaître notre personnalité, nos caractères. »

mardi 22 septembre 2015

Le souci généalogique

Citation de Bernard Pouyé extrait de son ouvrage La Généalogie comment ? Pourquoi ? sur le fait que tout un chacun a en lui de connaitre ses origines.
« Nous n’avons pas, en effet, de racines plus réelles, plus profondes, plus personnelles que nos racines familiales. Elles constituent la part la plus authentique, inaliénable s’il en est, de notre patrimoine puisque aussi bien « patrimoine » ne signifie rien d’autre que « ce que nous vient de nos pères et mères… ». Et ce qui nous vient de nos pères et mères, avec leur nom, leur langue, éventuellement et de moins en moins leurs biens meubles et immeubles, c’est leurs coutumes, leurs caractères, leurs humeurs, leur savoir et leurs ignorances, leurs manières d’être enfin, et avant tout, leur être même.
Mais prenons garde que cet être même de nos ascendants n’existe vraiment pour nous que dans la mesure où il nous est connu. Sinon, il est, en quelque sorte, comme s’il n’était pas. Et l’on ne connaît que ce que l’on est en mesure de nommer. Et voilà pourquoi, dans un premier temps, la généalogie est une nomenclature de noms, ceux de nos pères et mères qui, par nous nommés, commencent de nous être connus.
En fait, soucieux de se connaître et subodorant qu’il ne se connaît vraiment que dans la mesure où, il sait d’où et de qui il vient, l’homme, tout homme, peu ou prou, porte au plus profond de lui-même ce que j’appellerai le souci généalogique. »

vendredi 18 septembre 2015

Le voyage dans le temps à visée généalogique

Citation du roman d’anticipation de Robert Silverberg, Les Temps parallèles qui raconte l’histoire du service temporel qui permet de remonter dans le temps. Bien pratique pour les amateurs de généalogie...
« Sam le gourou était noir, et ses ancêtres avaient été des esclaves – et avant cela, des rois. Je me demandais ce qu’avaient été les miens. Des générations de paysans couverts de sueur et qui mourraient de fatigue ? Ou des conspirateurs, des rebelles, des grands séducteurs, des hommes d’armes, des voleurs, des traîtres, des souteneurs, des ducs, des érudits, des prêtres défroqués, des traducteurs du gète et du toske, des courtisans, des marchands d’ivoirerie d’occasion, d’habiles cuisiners, des maîtres d’hôtel, des agents de change, des butineurs ? Tous ces gens que je n’avais pas connus, dont je porte le sang, la lymphe et les gènes… je voulais les connaître. Je ne pouvais pas supporter l’idée d’être séparé de mon propre passé. Je désirais ardemment garder mon passé avec moi, comme une coquille portée sur mon dos, et dans laquelle je pourrais m’enfoncer quand viendraient les saisons sèches. »